Le Covid-19 ayant généré de sérieux traumatismes sur l’économie mondiale a touché de nombreux secteurs, dont l’immobilier. La première crise, apparue vers le milieu du premier semestre 2020, a été relativement atténuée par une reprise progressive des activités économiques vers la fin de la première moitié de l’année. Or, la résurgence de la maladie contraint à un second confinement qui ne sera pas sans conséquence sur la pierre, déjà fragilisée. Qu’en est-il en particulier de l’immobilier professionnel, qui est le plus à risque ?
Effet de la crise sur les différentes typologies d’immeubles
L’ensemble du parc de l’immobilier professionnel n’est pas touché de la même intensité. Si certains secteurs ont pu échapper à cette période de forte tension, certains se sont retrouvés en détresse et au bord de l’asphyxie. C’est le cas pour tous les professionnels spécialisés dans le tourisme, l’hôtellerie, les bâtiments et les travaux publics, les commerces non essentiels ainsi que pour ceux exerçant certaines professions libérales. Les immeubles ayant pour entreprise locataire celles œuvrant dans ces secteurs pourraient ainsi avoir connu une baisse de leurs performances (rendement, taux de recouvrement des loyers, résiliation des baux pour certaines entreprises ayant dû opter pour la liquidation, etc.).
En revanche, la conjoncture a plutôt été favorable pour les secteurs d’activité tels que celui de la santé, des seniors, des commerces de première nécessité ainsi que de la logistique. Les entreprises spécialisées dans ces domaines d’activité n’ont pas connu de crise et ont même vu leur chiffre d’affaires bondir, de même que le rendement de leur activité. Pas de menace donc, en ce qui concerne l’immobilier locatif exploité par ces entreprises locataires, qu’elles soient des TPE ou des structures de taille intermédiaire, puisque les loyers et les baux ont été maintenus.
Second confinement : quels impacts ?
Les professionnels touchés par les retombées pénalisantes du premier confinement s’en relèvent difficilement. L’État a cependant mis en œuvre des dispositifs visant à accompagner les entreprises les plus affectées, au moyen d’un versement de subventions et d’allègements de leurs charges fiscales, sociales et patronales. Des plans de soutien sectoriel ont également été déployés en vue de sortir ces dernières de leur précarité financière.
Toujours est-il que la survie de l’entreprise dépend de la rapidité des déblocages de ces aides, alors que le service en charge de l’exécution de ces missions croule sous de nombreuses demandes. Toutes les entreprises ne sont pas éligibles, et des preuves comptables certifiées relatives aux difficultés financières pour chaque entreprise devront être présentées dans le but de bénéficier de ces aides.
Par ailleurs, le second confinement sera à nouveau préjudiciable pour ces entreprises déjà affaiblies. En bref, la sortie de crise ne sera pas pour bientôt pour celles-ci ; il leur faudra d’ores et déjà mettre en place une stratégie de reprise percutante afin de retrouver l’équilibre pendant les premiers mois suivant la relance de leur activité.
L’immobilier professionnel dans le parc des SCPI
Tous les regards se tournent aujourd’hui vers les sociétés civiles de placement immobilier dont la mise en location des immeubles professionnels se trouve au cœur de leur activité. Pourquoi ces actifs arrivent-elles à survivre à la crise et à tirer leur épingle du jeu ? En effet, pas de repli observé du côté de ces fameux produits pierre-papier dont la collecte reprend progressivement après le coup d’arrêt enregistré au début du deuxième trimestre de l’année. Signe que ces actifs ont regagné la confiance des investisseurs. La recette : une extrême diversification de leur parc et des entreprises locataires financièrement solides, ayant passé la crise sans avoir subi de grosses fractures. Les SCPI sont aussi composées de TPE certes, mais des mesures assouplies en ce qui concerne les loyers ont été adoptées.